
Les difficultés de logement induisent parfois des éléments de danger physiques et psychiques pour les personnes qui partagent cet espace. Les enfants grandissent dans une promiscuité qui ne leur offre pas toujours d’espace d’insouciance, de rêves, de liberté. Notre travail se situe souvent à cet endroit pour faire de cette contrainte un lieu de vie serein ou chacun peut trouver une place pour grandir.
« Dans le cadre de la journée des Familles sur le Pôle Milieu Ouvert, en tant que Directrice j’ai été touchée par une mise en scène d’une petite fille de 5 ans dans cette photographie.
Le jeu est un espace transitionnel nécessaire au développement de l’enfant où il peut exprimer ses représentations, les turbulences de sa vie psychique et lui donne des possibilités de projection et d’identification.
Cette petite fille transpose-t-elle dans cette scène la réalité de son quotidien à savoir la vie d’une famille nombreuse (6 enfants) dans un espace réduit (F3) ? La question de la place de chacun? Figure-t-elle les liens et mouvements identificatoires qu’elle vient de partager avec les autres enfants et familles?
De nombreuses interprétations sont possibles. Les jouets, les images, les dessins ne sont-ils pas uniquement là pour ce qu’ils sont mais aussi parce qu’ils figurent quelque chose d’autre?
Ces réflexions nous invitent à nous mettre à hauteur d’enfant, à écouter et entendre ce qu’ils ont à nous dire dans la complexité de leur monde interne et la construction de leur subjectivité dans le rapport à l’autre et au monde. Nous reconnecter à la richesse de cet espace créatif du jeu et la puissance de la narration est une perspective intéressante pour cette nouvelle année!
La photo ci-dessus illustre une partie de la réalité de certaines familles que le Service d’aide Educative à Domicile (SAED) et le Service d’Accueil de Jour Educatif (SAJE) accompagnent, et qui vivent dans des logements exigus.
Au-delà de l’aspect social et de l’accès à des besoins de base, un des axes de notre travail peut être de repenser ensemble l’aménagement de l’appartement et la place de chacun. Dans ces familles enchevêtrées où les limites, les rôles et les attentes sont souvent confus du fait de leur histoire, ce travail très concret et à la fois symbolique permet un début de réaménagement psychique où la place subjective de chacun peut d’avantage advenir et être pensée.
Nous souhaitons à toutes ces familles, à tous ces enfants de joyeuses fêtes de fin d’année ! »
Marie-Anne Robert, Directrice du dispositif Hauts-de-Seine
Établissement(s) associé(s)

