De 9h30 à 17h30, à la Halle aux sucres à Lille, des conférences et des temps participatifs se succèderont pour construire une réflexion sur le rôle des animaux dans l’accès aux services d’hébergement et de réinsertion. En partant de l’expérience des personnes accompagnées et des travailleurs de terrain et en faisant intervenir des experts du lien entre vulnérabilité sociale et animaux, la journée souhaite démonter les apriori sur l’accueil des animaux en structure. Des acteurs déjà engagés dans cette démarche seront présents en nombre pour témoigner.
Conférences et participation
Programme La Fédération des Acteurs de la Solidarité L'ISHLAAccueillir les personnes dans leurs diversités, agir contre le non-recours
Au CHRS Albert Jacquard, l’engagement en faveur de l’inclusion ne se limite pas à l’hébergement : il s’étend à toutes les dimensions de la vie des personnes accompagnées. Aussi cette journée « Accueillir sans exclure » s’inscrit-elle directement dans la continuité du projet « Main dans la patte », lancé en 2023, qui permet désormais d’accueillir des personnes sans abri accompagnées de leur animal.
À l’origine de cette initiative, Arnaud Lexa, chef de service du CHRS, constatait que de nombreuses personnes refusaient un hébergement faute de pouvoir y venir avec leur chien. Une situation de non-recours préoccupante, qui a conduit à repenser l’accueil et à ouvrir plusieurs places adaptées.
Pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène, une enquête a été menée par le CHRS auprès des personnes accompagnées et des professionnels. Les résultats parlent d’eux-mêmes :
- 97 % des professionnels estiment qu’il n’existe pas assez de places permettant l’accueil des animaux en établissement.
- Le refus d’accepter un animal entraîne un non-recours aux dispositifs de soins (33 %), d’hébergement (24 %) ou encore aux droits communs (17 %).
Autrement dit, le lien entre la personne et son animal peut conditionner l’accès à ses droits fondamentaux.
Enfin, le sondage révèle que l’accueil des chiens fait débat pour 50,7 % des répondants, et ne fait pas débat pour 49,3 % – preuve d’une évolution des pratiques et des mentalités au sein du secteur. Ces résultats sont confortés par le sondage mené auprès des personnes accompagnées elles-mêmes.
Les personnes interrogées ont rarement perdu leur logement à cause de leur chien mais elles indiquent ne pas accepter un hébergement si le chien n’est pas accepté. Elles préfèrent être sans solution que sans leur chien.
Résultat de l'enquête "Avoir un chien à la rue"
Enquête menée par le CHRS Albert Jacquard de l'ALEFPA en 2025 auprès de 29 personnes accompagnées
Mobiliser les acteurs locaux
Par le biais d’un événement qui mobilise un réseau d’acteurs de terrain, d’universitaires et d’élus (Ville de Lille, Préfet de la Région Hauts-de-France), la réflexion sur la lutte contre le non-recours grâce à l’intégration des animaux dans les structures d’accueil permet d’élargir le propos. Lorsqu’on pense l’accompagnement de personnes vulnérables, leurs besoins doivent être écoutés pour pouvoir proposer des solutions véritablement adaptées à leurs besoins.
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